Gérer l’azote dans le maïs

L’ azote est un élément essentiel pour la croissance du maïs et sa gestion est complexe. Maurice Cadotte, agronome chez SemencesPRIDE, explique dans cet épisode des informations importantes à comprendre dans le but de vous aider à prendre de bonnes décisions. L’air que nous respirons contient 78% d’azote sous forme de diazote, un gaz inerte. Les plantes ont besoin d’azote pour fabriquer les protéines et les acides nucléiques, cependant le maïs ne peut utiliser l’azote de l’air. Une carence en azote peut occasionner une baisse de rendement alors qu’un excès représente un danger pour l’environnement. Il est difficile de mesure l’azote dans le sol puisqu’il est en constante évolution. La quantité d’azote change constamment dû à plusieurs facteurs tels que:

  • - La température du sol - L’activité microbienne
  • - L’humidité du sol - Le taux de matières organiques - Le moment de son application la saison précédente et de la saison en cours - Les plantes de couverture qui absorbent l'azote à l’automne et qui la libèrent au printemps en se décomposant.
  • - Les légumineuses qui prélèvent l’azote de l’air
  • - Et les propriétés du sol. La plus grande partie de l’azote est prélevé sous forme de nitrate (NO3–) par les végétaux dans les sols agricoles, et seulement un petit pourcentage est prélevé sous forme d’ammonium (NO4+).

Les besoins du maïs varient selon le stade de croissance. Les besoins en azote du maïs sont importants après le stade 6-8 feuilles. Entre ce stade et la fin de la floraison, le maïs absorbe 85% de ses besoins. Au moment de la floraison, les besoins sont de plus de 2kg/jour/ha. Une fois que l’azote est converti en NO3- il y a un risque de perte par lessivage ou de dénitrification. Ces deux phénomènes surviennent dans des sols avec peu d’oxygène comme dans des sols mal drainés ou compactés. Ces pertes sont très dépendantes de la température.

La volatilisation est une autre source de perte d’azote. Elle survient lorsque la forme ammoniacale de l’azote (NH3) quitte le sol et retourne dans l’air. L’urée et les lisiers sont très sensibles à ce phénomène. Les causes les plus communes de carence en azote sont un manque d’engrais ou de fumier, le lessivage et la dénitrification causés par des sols gorgés d’eau. Les conditions qui retardent la minéralisation, comme des sols secs ou du temps froid, peuvent aussi entraîner des carences.

Divers produits s’ajoutent aux engrais et aux fumiers pour réduire les pertes. Le fractionnement est aussi une méthode pour réduire les pertes en ajustant les applications selon les besoins du maïs et la disponibilité de l’azote dans le sol. Il est important d’avoir un sol en santé. Une bonne structure, pas de compaction, un taux de matière organique élevée et un ph neutre. Ceci permettra à la microflore de transformer la matière organique en azote assimilable par la plante. Le ratio de l’azote avec d’autres éléments est à suivre de près à l’aide de vos analyses de sol.

Le ratio N/K est important puisque le potassium aidera à l’absorption de l’azote. Il ne faut pas aussi oublier le ratio N/S puisque l’azote et le soufre sont dépendants l’un de l’autre dans le métabolisme de la plante. Ce rapport au semis est très important puisque les sols sont froids. Un bon ratio N/S favorise une interaction positive entre le phosphore et l’azote. Depuis quelques années de nouvelles classes de produits sont disponibles pour aider à fixer l’azote dans le sol. Il y a aussi des bactéries qui colonisent la plante pour lui fournir l’azote disponible de l’air.

Ces produits sont une source complémentaire d’azote pour la culture. L’utilisation de plantes de couverture peut aussi vous aider dans la gestion de l’azote, soit en captant l’azote résiduel de la culture précédente, en fixant l’azote de l’air et en augmentant la matière organique. La gestion de l’azote est très complexe, une règle simple à retenir est celle des 4B; le bon produit, la bonne dose, au bon moment et au bon endroit.

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